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jeudi 28 mai 2015

Noir grand

Noir Grand, Sébastien Joanniez, 
Illustrations de Daniela Tieni, 
Rouergue, Dacodac, 
mars 2012, 64p
A partir de 10 ans.

Enfant noir adopté par des parents blancs, quand il était petit les choses se passaient plutôt bien dans son village. Mais maintenant qu'il a grandit, il comprend les insultes. Il comprends que les mots ne sont pas dit uniquement pour jouer. Il comprends aussi que s'il était mignon bébé, maintenant qu'il est grand il fait peur. Il se sent différent, extraterrestre, dans ce petit village, seul noir au milieu des blancs. Et pourtant sa mère est aveugle, elle aussi est différente. 
En grandissant il se renferme. Alors pour son anniversaire ses parents lui offrent un appareil photo pour qu'il voit le monde dans toutes ses couleurs.

Un joli roman sur l'adoption, la différence et le racisme. Il montre aussi qu'il existe de nombreuses souffrances. Mais qu'aucune souffrance n'excuse que l'on appuie sur point sensible de l'autre.
 Très poétique,  ce court roman est accompagné de dessins doux et très jolis. 
Un condensé de poésie, pour parler de problèmes difficiles. A voir s'il plait aux enfants de 10 ans ou s'il ne faut pas attendre encore un peu. Je ne sais pas. 

samedi 23 mai 2015

Mon chien est raciste

Mon chien est raciste, Audren
Albin Michel Jeunesse, 
112p, mai 2015

A partir de 8 ans.

Alors qu'il se rends au cinéma, Maël trouve sur le pallier de son appartement un petit chien tout blanc. Trop mignon. Comme il n'appartient à personne, Maël et ses parents décident de le garder. Il s’appellera Minou, c'est décidé. 
Mais si Minou est un gentil toutou, il grogne et mord certaines personnes. Mais pourquoi ne s'attaque-t-il qu'aux gens de couleur? Minou est raciste! Comment régler ce problème? Comment lui faire comprendre que la couleur de la peau n'a rien a voir avec la gentillesse des personnes? 

C'est un petit roman amusant pour les plus jeunes. Peut-on être gentil, intelligent et raciste? Peut-on apprendre à ne plus être raciste? Comment expliquer aux gens qu'un membre de la famille peut avoir des préjugés alors que les autres n'en n'ont pas? Voici les questions que l'auteur pose aux jeunes lecteurs. 
Il est déjà difficile de faire changer d'avis une personne raciste, alors un chien! On se dit que la famille de Maël est mal partie!

Un roman drôle et touchant sur un thème fort, abordé par un angle original.  


vendredi 22 mai 2015

Prix Relay des Voyageurs Lecteurs 2015

J'en avais parlé sur ma page Facebook, mais pas encore sur mon blog. Grâce à Babelio j'ai été sélectionnée pour faire partie du jury de lecteurs du prix Relay des Voyageurs Lecteurs 2015. Une bien grande fierté je l'avoue.
Dans le cadre de ce prix, j'ai reçu 4 romans à lire et à noter, critiquer... 

Le Voyant, de Jérôme Garcin. Que je n'avais pas aimé, car j'avais trouvé l'écriture trop pompeuse.

Danser les ombres, de Laurent Gaudé. Un roman que j'ai trouvé magnifique et très poétique malgré le sujet abordé.

Un parfum d'herbe coupée, de Nicolas Delesalle. Un premier roman léger et rafraîchissant que j'ai trouvé vraiment très très sympathique. 

Baronne Blixen, de Dominique Saint Pern. Un roman que je n'ai malheureusement pas réussi à terminer, et sur lequel j'ai passé mon temps à m'endormir. Donc mon avis ne compte pas vraiment et c'est pourquoi je n'en n'ai pas fait la critique sur mon blog.

Désormais il faut voter! Vous avez jusqu'au 18 juin pour donner votre avis! Alors à vos claviers et vos souris!


Comme nous ne pouvons tous être d'accord, voici les avis d'une camarade, Myrthe. Et je me demande si, sur le long terme, je ne vais pas être d'accord avec son avis sur le Delesalle...


Personnellement j'ai donné ma voix à Nicolas Delesalle. Mon hésitation fut longue entre lui et Laurent Gaudé, et puis je me suis dit que j'allais privilégier un nouvel auteur pas connu, et un nouvel éditeur qui démarre. Tant qu'à faire.

jeudi 21 mai 2015

Bird Box

Bird Box, Josh Malerman, 
Calmann-Lévy, Orbit, 
Septembre 2014, 384p.

Tout a commencé par un incident, à l'autre bout du monde. En Russie. Une attaque étrange. Pas de témoins. Le passager d'un camion, qui attaque le conducteur de manière violente et ignoble, avant de se donner la mort. Le premier incident rapporté. Et puis, progressivement, de plus en plus d'attaques, suivies de suicides. De plus en plus proches de Malorie et de sa soeur Shannon, aux Etats-Unis. Finalement il semblerait que quelque chose, des créatures, rendent les gens fous. Les voir rends dingue, provoque une violence irrépressible contre les autres et contre soi-même. Les gens commencent à se claquemurer. On calfeutre les fenêtres, ne plus voir dehors.

4 ans plus tard, Malorie a deux enfants. Ils n'ont jamais vu le ciel ou le soleil. Ils sont nés après le début des incidents. Jamais ils n'ont eu la possibilité de sortir sans avoir les yeux bandés. Malorie les a élevés en leur apprenant à développer leur ouïe. Et maintenant qu'elle doit tenter de quitter la maison avec eux, pour parcourir 30 km sur une barque, elle va vraiment avoir besoin de leurs oreilles.

Les chapitres s'alternent. Entre le voyage sans espoir de Malorie et ses enfants et les débuts de la crise. Un roman écrit pour les amateurs de frissons. A aucun moment on ne voit les créatures, puisqu'il est impossible de les voir sans perdre la raison. Comme Malorie on ne sait pas ce qui se passe au dehors. Comme elle on tremble au moindre bruit, au moindre contact. Vivre en aveugle quand on a toujours vécu en voyant ce n'est pas facile. Surtout quand l'on sait que la vision peut tuer. La peur s'insinue progressivement. Le lecteur angoisse. Comme dans le Projet Blair Witch, on souhaiterai que la caméra se tourne, savoir ce qui se passe hors champs. Mais comme les personnages on reste dans le noir. L'imagination fait le reste. Et l'auteur réussit parfaitement ce tour de maître. Distiller la peur sans en dire trop. 

Un livre pour les amateurs de thriller qui font frissonner. Pas vraiment de la SF, pas uniquement du thriller. Mais de quoi vous donner des sueurs froides et des nuits blanches.

mardi 19 mai 2015

Oui! 101 questions à se poser avant de se marier

Oui! 101 questions à se poser avant de se marier
Margaux Motin et Pacco, 
Delcourt, Tapas:-*, 
Avril 2015, 216p.

Après Very Bad Twinz, Margaux Motin et Pacco reviennent pour un nouvel album ensembles.

Tout d'abord, il est beau. Avec sa couverture molletonnée, son titre qui brille, son format livre de souvenirs ou album de naissance, on peut dire qu'il est choupinou.
A l'intérieur, 50 questions pour les filles, 50 questions pour les garçons, qui s'alternent pour savoir si on est vraiment fait pour sauter le pas. 
C'est drôle, souvent:
 






J'aime beaucoup le décalage entre certains textes-images. J'aime les références, plus ou moins geek qui jalonnent les illustrations.

C'est parfois tendre:








Un album sympathique à lire, ou a offrir à un couple qui va se marier. 
Les petits défauts? Bah oui, il faut bien trouver à redire. Pas un seul couple homosexuel. Dommage, ça aurait été sympa au moins 1 ou 2 planches. Surtout sur celles qui valent autant pour les garçons que pour les filles. Et puis au XXIème siècle, ça fait partie de la norme.
Et autre petit défaut. A force de travailler ensembles, il est parfois très difficile de faire la différence entre le travail de Margaux et celui de Pacco. Sur certaines planches je suis restée un bon moment à me demander "Mais ça c'est qui? Margaux ou Pacco?". D'un autre côté, c'est leur bébé! Et comme les bébés on cherche toujours à qui il ressemble le plus, alors qu'en fait c'est un mélange de gènes et qu'on devrait s'en foutre.


Un album bien sympathique. Joli cadeau avant la saison des mariages qui débute bientôt. De quoi passer un agréable moment, sans pour autant en faire une BD incontournable.

jeudi 7 mai 2015

C'était mon oncle

C'était mon oncle, Yves Grevet
Tempo, Syros, 96p
Les éditions Syros ont republiés l'an dernier, avec une couverture bien sympathique, ce court roman d'Yves Grevet.
Noé Petit est un garçon solitaire. Avec ses parents il est parti vivre à la campagne, loin de Clermont où il vivait autrefois. Il a du mal à se lier avec ses camarades de classe, et son isolement géographique n'aide en rien. Il s'ennuie. Un soir il reçoit un coup de téléphone du commissariat de Clermont. On lui apprend la mort d'un certain Armand Petit, personnage qu'il ne connait pas. Il découvre alors qu'il avait un oncle, le frère de son père, partis dans sa jeunesse pour assouvir son désir de liberté et de voyages. Mais depuis 15 ans, il était de retour à Clermont et vivait dans la rue.
Noé, avec l'aide de sa grand-mère et de son meilleur ami, va tenté de retracer le parcours de cet oncle qu'il ne connaissait pas, et de comprendre ce qui l'a amené à choisir cette vie atypique, difficile et dangereuse. Il découvre un homme blessé, passionné de poésie, un homme à la dérive.
C'est un roman très court que nous offre Yves Grevet. Mais un roman fort et pudique qui touche. Un sujet peu traité dans la littérature de jeunesse que celui de choisir de vivre dans la rue, en marge de la société. Très poétique, il nous montre une facette de la vie de SDF, celle qui a été choisie par un homme blessé qui ne se sentait plus à sa place dans ce monde. Le personnage de Noé est très touchant lui aussi dans sa quête de comprendre. La grand-mère quand à elle nous transmet les valeurs du partage, et de l'amour inconditionnel d'une mère pour son fils, bien que celui-ci ait tant changé et la rejette. Le tout sur fond d'amour de la poésie.
Un très beau texte pour les lecteurs à partir de 9-10 ans.